MOT DE L’AUTEUR
J’ai commencé à écrire cette histoire, quelques années après avoir fait une rencontre qui a changé ma vie. Malgré la distance que nous avons toujours gardé dans notre amitié, cette personne a beaucoup compté dans mon évolution de jeune adulte. Elle m’a enseigné quelque chose d’inestimable, et “Please don’t die” est ma manière de la remercier, en sensibilisant le public sur une question qui lui tient à cœur. L’un des personnages est d’ailleurs en partie inspiré par elle.
À travers cette œuvre, je souhaite aborder le thème de la dépression, une problématique qui touche beaucoup de gens à cette époque. J'espère que cette fiction pourra apaiser les lecteurs et qu'elle les aidera dans leur cheminement personnel.
Ne perdez pas espoir, la lumière nous attend toujours au bout du tunnel !
*
— Protège-toi avec ton bouclier ! … Sors ton arme ! … Place deux coups et recule ! … Bois une potion !
Il continuait inlassablement à donner des instructions dans un rythme effréné. Et à chacun de ses ordres, le soldat en armure s'exécutait aussitôt, lui accordant une confiance aveugle. Les ténèbres entouraient le duo dans son long périple vers l'inconnu, et seule une minuscule fée, brillant telle une lanterne, leur permettait de s’orienter. Lors des combats, la lumière se mettait à clignoter et à virevolter, perturbée par la violence des coups d’épée et des chocs sur les boucliers. Alors, pour l'observateur attentif, seuls le fracas des armes, les cris de son personnage et les reflets sur l’armure en acier lui permettaient de suivre l’action.
Une coupure, tout aussi soudaine qu'étrange, interrompit leur marche dans l’immense terre enneigée de Frostenheim.
Le duo se retrouva alors au sommet d'une montagne, confronté à un gigantesque dragon. La bête se dressa et déploya ses ailes dans un fracas assourdissant, faisant vibrer l’air autour d’eux. Ses yeux incandescents fixaient le duo d’un regard menaçant, et son souffle brûlant provoquait la fonte de la neige sous ses pattes. Visiblement, le monstre semblait prêt à attaquer.
Suite à une nouvelle instruction du joueur, le soldat sortit un arc de son équipement et tira des flèches de glace. Mais cette tentative désespérée n’infligea aucune blessure au terrible boss, dont la puissance et la défense dépassaient de loin les capacités du guerrier en armure, encore trop peu expérimenté pour affronter un tel adversaire.
Mort par brûlure, mort par chute accidentelle, mort par écrasement… Les échecs se multipliaient pour le pauvre soldat dans ce combat sans merci. Et à chaque fois, il fallait tout recommencer. Tout le long périple dans les ténèbres, toute la succession de combats fastidieux, toute la périlleuse exploration jusqu’à la montagne.
Et là, contre le boss, la mort le frappait de nouveau.
Une impatience grandissait chez le joueur, qui lui ordonnait d'esquiver les faibles mobs (1), afin de prendre le chemin le plus rapide vers l’ascension montagneuse. Mais c'était courir encore plus vite vers la défaite… Le manque d’expérience, d’armes et d’objets rendait le combat contre le dragon presque impossible !
Sans surprise, les Game Over s’enchaînaient, et à l’approche du vingtième échec successif, un événement s'apprêtait à bouleverser l’association du duo.
Pour la première fois, le soldat agonisant ôta son casque de métal avant de s'effondrer au sol, la cage thoracique déchiquetée par les griffes de la bête. Un flux de sang s'écoulait de son armure et à chaque toussotement, un filet rougeâtre s'échappait de ses fines lèvres.
En réalité, le soldat s’avérait être une frêle jeune femme. Elle était brune, aux yeux noirs, et portait un petit grain de beauté sous l’œil droit. Son teint d’une blancheur extrême ainsi que son regard empli de détresse trahissaient la terrible douleur qu’elle endurait.
La mourante prit une inspiration complète, se préparant à utiliser ses dernières forces afin d'accomplir un geste inédit.
De sa propre initiative, elle se tourna lentement vers le joueur afin de lui parler.
— Même dans un jeu vidéo… tu es incapable de me protéger, Sena… ! Tu n’es qu’un menteur qui ne tient pas ses promesses !!
Sena se réveilla en sursaut.
Il était assis sur l’une des places en tissu moelleux de la rame de métro. Des travailleurs en costume, des lycéens en uniforme, et une multitude d’inconnus au visage figé l’entouraient. Peu à peu, le jeune homme reprenait ses esprits. Il était sept heures du matin, et il se rendait au bureau, comme une grande partie des passagers du wagon.
— Encore ce rêve ? souffla-t-il, fatigué.
Le voyageur avait vraiment eu l’impression de se trouver dans un autre monde… Deux minutes après son réveil, il était encore troublé par ce songe aux sensations étrangement authentiques. Dans le même temps, sa tête restait engourdie, à cause du manque de sommeil de ces derniers jours et des mouvements réguliers de la rame.
Le train, bondé mais silencieux, roulait sur une longue section à ciel ouvert en suivant le tracé habituel de la ligne Yamanote. À travers les larges fenêtres, des immeubles se succédaient sans fin, mêlant architectures modernes et façades vieillissantes, entrecoupées d’espaces verts où des arbres dénudés s’élevaient comme des sculptures figées. Parfois, le paysage était masqué par un autre train surgissant sur la voie adjacente. Le véhicule projetait une ombre dans le wagon, puis s’éclipsait aussi rapidement qu’il était arrivé, dévoilant de nouveau Tokyo, qui défilait sous un ciel d’un bleu pâle encore voilé par la brume matinale.
Il ne restait plus que deux arrêts avant Shinjuku Station. En attendant leur gare de destination, la majorité des voyageurs avait les yeux rivés sur leur téléphone. Les quelques réfractaires lisaient un livre, un magazine, ou bien fixaient le vide d’un regard morose tout en évitant celui de leurs voisins. Imitant ces derniers, Sena chercha aussi un point à fixer. Il tourna la tête vers la droite et s’attarda finalement sur une jeune femme rousse, assise quelques places plus loin.
Elle était l'exception à cette scène ennuyeuse du quotidien, de par sa teinture atypique, sa tenue entièrement noire et son occupation insolite. En appuyant ses avant-bras sur ses cuisses, cette étonnante passagère dessinait tranquillement sur un carnet à croquis, alors que le casque blanc couvrant ses oreilles l’isolait de la foule environnante. Avec un splendide sourire aux lèvres, elle semblait savourer un instant d’inspiration, tandis que sa main droite glissait avec précision pour ajouter les dernières touches de couleur à sa création. Intrigué, Sena se redressa afin de jeter un coup d'œil au dessin.
Il n'avait jamais rien vu de tel ! De par l’énergie qui s’en dégageait, ce croquis donnait l’impression de transcender le papier. Le premier plan de la feuille était parsemé de flocons de neige aux couleurs pastel : roses doux, bleus apaisants, verts délicats et jaunes lumineux. En arrière-plan, un paysage nocturne était illuminé par une aurore boréale éclatante. Et au bas de l’image, une femme au style médiéval, levait ses yeux vers ce spectacle arc-en-ciel, alors que ses longs cheveux et une nuée de flocons étaient emportés par un puissant souffle.
La femme était le point le plus intriguant de ce dessin… En effet, au milieu de cette explosion de couleurs, seul ce personnage demeurait en noir et blanc. C’était comme si le mouvement d’air avait emporté ses émotions et son énergie, avant de la laisser cruellement en marge de ce monde fabuleux. Une vive tristesse envahit Sena en observant ce contraste saisissant…
Il était surprenant qu'une personne puisse produire une telle œuvre d'art en si peu de temps, surtout dans un lieu aussi inconfortable et bondé qu'un métro. Le jeune homme semblait être le seul passager à avoir remarqué cette prouesse. Il hésitait à interrompre la mystérieuse artiste pour lui demander l’exacte signification de son dessin, qui, en quelques instants, avait dissipé le souvenir du lourd rêve qu’il venait d’expérimenter. Il réfléchissait à la meilleure manière de l’aborder, alors que celle-ci avait presque terminé sa touchante création. Mais avant qu’il n’ait pu trouver les mots adéquats, le signal de la station retentit dans la rame.
— Shinjuku Station, Shinjuku Station ! annonça la voix du haut-parleur.
Les portes s'ouvrirent et une vague de voyageurs sortit du train. Sena et l’inconnue se levèrent aussi. Toutefois, en quittant le wagon, il remarqua que la jeune femme avait simplement changé de place pour une autre plus isolée. Pendant que la foule se dispersait autour de lui sur le quai, Sena demeura figé, ses yeux rivés sur le véhicule qui reprenait doucement son voyage. À travers la vitre, il aperçut une dernière fois la femme rousse, penchée sur son croquis. Son doux sourire s’était envolé, et d’une façon déconcertante, des larmes silencieuses coulaient sur ses joues.
Le train s’éloignait.
Toujours immobile, le jeune adulte fut frappé par un terrible regret. Cette dernière vision lui avait confirmé l’existence d’une mélancolie chez cette femme, une mélancolie qui semblait résonner avec son propre quotidien. L’âme de Sena avait ressenti l’irrésistible besoin de lui parler, comme si les deux passagers auraient pu se comprendre et s’apaiser avec un regard, un sourire, quelques paroles, et un au revoir. Pourtant, après plusieurs minutes d’hésitation, il avait gardé le silence…
Et maintenant que le train avait disparu au loin, il était trop tard… Dans une ville de quatorze millions d'habitants, il était presque certain que Sena ne reverrait plus jamais la mystérieuse rousse, ni son art si singulier.
PLEASE DON’T DIE !
Chapitre 1-1 : La mystérieuse passagère rousse
Après une heure de voyage, Sena avait finalement retrouvé le confort de son cher bureau. L’air revigorant du chauffage central venait envelopper son corps et ses mains gelées, dissipant peu à peu la sensation de froid qu’il avait gardé de l’extérieur. L'accueillante assise de son fauteuil similicuir semblait parfaitement épouser les contours de son dos, tandis que la surface lisse et familière de sa table en bois offrait un large espace facilitant l’écriture. Depuis son arrivée, Sena griffonnait frénétiquement sur un calepin toutes les idées qui fusaient en lui, pendant qu’il était encore inspiré par la fascinante rencontre qu’il venait de faire.
Yumeno Sena, vingt-neuf ans, était game designer au sein de Nightfall Games, un modeste studio de jeu vidéo d’une quarantaine d’employés. Malgré son âge, le jeune homme occupait déjà un poste à responsabilités et central dans le développement, puisqu’il devait concevoir et structurer les éléments clés du gameplay (2). En étroite collaboration avec les équipes artistiques, il s'assurait aussi que les visuels et l'ambiance générale étaient en harmonie avec les mécaniques de jeu.
Le projet sur lequel travaillait la petite équipe se nommait Forbidden to die, un Souls like (3) novateur, se déroulant dans un univers médiéval fantastique. Comme son nom l'indique, ce titre brisait l’un des piliers fondamentaux du jeu vidéo, “le Game Over”. Le principe était le suivant : en cas d'échec, la partie en cours s'interrompait brutalement, mais contrairement à un jeu vidéo classique, cette fin était définitive et obligeait donc le joueur à recommencer toute l'expérience depuis le début ! Comme dans la vraie vie, après un échec, aucun retour en arrière n’était possible !
Ainsi, le jeu s’inscrivait dans la lignée des récents titres hardcore tels que Sekiro, Elden Ring, et Dark Souls, mais il poussait le défi encore plus loin, en reprenant cette difficulté propre aux premières générations de jeux vidéos avec l’absence de l’option “continuer la partie”. Au milieu d’un marché dominé par des titres accessibles et grand public, ce retour à des expériences oldschool séduisait de plus en plus les joueurs exigeants. Il semblait donc fort probable que ceux-ci adoptent également Forbidden.
Toutefois, le projet en était encore à ses débuts et de nombreux défis restaient à surmonter, notamment l’équilibre fragile entre la difficulté et le plaisir offerts par le jeu, l’inexpérience de la plupart des salariés dans le milieu du jeu vidéo, et surtout les finances précaires du studio. À ce propos, l'avenir demeurait inquiétant… Il n’était plus un secret pour personne que les comptes de Nightfall avaient basculé dans le rouge depuis plusieurs mois. Cette situation s’éternisait et s’aggravait tellement, que chacun au sein de l'équipe allait jusqu'à se demander si Forbidden to die finirait par sortir un jour.
Malgré ce contexte difficile, Sena mettait toute son énergie à l’œuvre, au point de négliger certains aspects de sa vie personnelle. Pour lui, ce projet ne se limitait pas à un simple travail, c’était plutôt un rêve de jeunesse, devenu si grand, qu’il en avait fait le centre de son quotidien. Un choix assez radical que son meilleur ami, Ono Daisuke, allait encore lui reprocher sur Line (4).
— Yo ! Aujourd’hui, c’est soirée speed dating ! On est huit en tout, dont quatre beautés qui n’attendent que toi. Je suis persuadé qu'il y en aura une pour te plaire !
— Non pas envie... répondit Sena de la façon la plus brève possible, ne dissimulant pas son manque d'enthousiasme.
— Mec… à ce rythme-là, tu vas finir tout seul… Les années filent et tu approches bientôt de la trentaine. Tu crois pas qu'il serait temps de rencontrer quelqu'un ?
— Et toi, t'es pas déjà marié ?! Alors pourquoi tu participes encore à des sessions de speed dating ?? Tu veux que je raconte tout à Yuki, c’est ça ?!
— Mais pour qui tu me prends, idiot ?! C'est elle qui a eu l'idée de cette soirée ! Elle s'inquiète vraiment pour toi et demande régulièrement de tes nouvelles… Du coup, Madame "la chef" m'a confié la mission d’accompagnateur afin d’éviter que tu te désistes encore à la dernière minute.
Sena répondit simplement par un smiley au visage dubitatif. Mais le message suivant de Daisuke le fit sortir de ses gonds.
— Je dis ça pour ton bien, il est temps que tu avances mec ! Madoka n’aurait pas aimé te voir ainsi !
D’un geste vif, Sena balança son smartphone sur l'une des piles de documents qui jonchaient son bureau, irrité par Daisuke et sa manière de lui forcer la main en évoquant Madoka. Pourquoi tout le monde tenait tant à ce qu’il se marie ? Après son père, voilà que c’était au tour de son meilleur ami de l’agacer avec ces histoires. Dans ce moment de frustration, alors qu’il essayait tant bien que mal de retrouver son inspiration, Sena entendit la voix du directeur s’élever dans le bureau.
— S'il vous plaît, votre attention tout le monde !
Le studio était un vaste open space rassemblant tous les collaborateurs dans un même lieu. Chaque employé disposait d’un “box”, un espace de travail individuel, délimité par des cloisons basses, qui créaient une séparation partielle et une certaine intimité visuelle, tout en permettant les échanges. Ainsi, à l’appel du directeur, sa voix leur parvint facilement et les dizaines d'employés se levèrent, avant de l’observer en silence. À en juger par leurs visages, il était évident qu'une certaine angoisse les pesait et qu’ils redoutaient l’annonce d’une mauvaise nouvelle.
Le directeur, Ishikawa Masato, figure de proue et propriétaire du studio, n’avait que trente-cinq ans. Avec sa tenue décontractée et son t-shirt aux motifs mangas, il paraissait encore plus jeune qu’il ne l’était. Malgré son statut, il se distinguait par sa simplicité naturelle et son caractère accessible, entretenant ainsi un lien authentique avec ses équipes. Cette attitude, combinée à sa profonde passion pour le jeu vidéo contribuait à sa popularité auprès des employés, dont l’âge moyen était de vingt-huit ans. Très estimé, le chef se démarquait aussi par son style de management flexible, fondé sur trois maîtres mots : liberté, confiance et épanouissement.
— Avant notre réunion prévue à quatorze heures, je vais prendre un petit instant pour vous présenter de nouvelles recrues venues renforcer nos rangs.
À côté de la silhouette arrondie d’Ishikawa, une dizaine de personnes étaient alignées. L’une après l’autre, elles se présentèrent brièvement : nom, âge, métier, expérience. Très vite, un point commun émergea ! Ces nouveaux membres venaient tous du studio fifteen, là où avait brillé le célèbre Mugen, concepteur de génie dont la renommée était sans précédent dans le monde du jeu vidéo. On lui devait des titres incontournables tels que Silent Echo, Shadow Gate, Lost Signal, et Endless Run, des expériences vidéoludiques ayant toutes révolutionné l’industrie avec des innovations majeures.
Mais au lieu d’expliquer pourquoi ces recrues avaient intégré Nightfall, le directeur au ventre arrondi sembla chercher quelqu'un du regard.
— Hum, vous n’auriez pas vu Genki-san ?
Tout le monde l'aida dans sa recherche de celle qui devait être la dixième et dernière personne à rejoindre l’équipe. En vain. Plusieurs secondes s’écoulèrent, sans le moindre signe de sa présence. Puis, alors que le directeur était sur le point de conclure son intervention, de bruyants bruits de pas raisonnèrent dans le couloir. Le martèlement se fit de plus en plus prononcé avant que la porte du studio ne s’ouvre d’un grand coup sec.
— Huf… Excusez-moi… Huf… pour le retard, … je suis… Huf… vraiment désolée … !
Une femme avait fait irruption dans le studio. À peine le seuil de la porte franchi, elle s’immobilisa afin de reprendre son souffle. Cette attitude suggéraient qu’elle avait couru sur une longue distance, d'ailleurs, sa stature élancée semblait être parfaite pour un tel sport. Mais l’imposante pochette à dessin qu’elle portait sous l’épaule avait sûrement dû l'handicaper dans son effort. En se précipitant pour rejoindre le directeur, à gauche de l’entrée, elle heurta la cloison d’un des box avec ce chemisier. Elle perdit alors l’équilibre, et les dizaines de dessins qu’elle transportait dans sa pochette s’éparpillèrent au sol. Tout en l’aidant à les ramasser, les employés à proximité ne manquèrent pas d’y jeter un coup d’œil curieux.
— Flûte !! Je voulais vous les montrer pendant ma présentation ! S'il vous plaît, ne les regardez pas, c'était censé être une surprise !! s'écria la jeune femme d’un ton enfantin.
L’attitude spontanée et peu conventionnelle de Genki fit sourire les membres de Nightfall, avant qu’ils ne finissent tous par éclater de rire. Le groupe se laissa facilement emporter par ce moment de légèreté inattendu, une bouffée d’air frais bienvenue dans le quotidien anxiogène du studio. Par ailleurs, même le directeur semblait sur le point de succomber à un fou rire. Avec difficulté, il déployait toute son énergie afin de garder un certain sérieux, tandis que la dixième recrue s’efforçait de ramasser ses dessins.
— Je… vous présente Gen… Genki Akane. Elle est la dixième personne… à nous rejoindre et comme vous avez pu le constater… elle… elle déborde d’énergie, dit Ishikawa en tentant de camoufler son rire nerveux, avant de tousser un bon coup et de reprendre. Genki-san est concept artist…, elle s'occupera du design des personnages et… de la création des décors. Je vous prie de bien vouloir vous montrer patients face à son côté un peu… désinvolte. Vous le verrez, elle possède un talent… indéniable.
Sena fut alors interpellé par un de ses voisins :
— Bah, dis donc, je crois qu'on va bien rigoler avec celle-là !
Mais Sena garda le silence. Lors de la présentation, et en dépit de la cacophonie générale, le game designer avait maintenu une expression des plus sérieuses. Ses yeux étaient restés grands ouverts et n’avaient pas cligné une seule fois. Aussi, le stylo qu'il avait utilisé pour noter le nom de ses nouveaux collègues lui était tombé des mains, alors qu’il avait cherché à digérer une information déconcertante. À sa grande surprise, Sena connaissait la femme qui se donnait involontairement en spectacle devant toute l’équipe… Il s’agissait de l'artiste rousse qu’il venait de croiser dans le métro !
*
Fin de la première partie. Veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous pour lire la suite.
© 2025 Umino Reiji. Tous droits réservés. Please don’t die.